*Sept 2020 Ibiza Est

2020-09-19

Nous avons quitté Ibiza où le re-confinement commence et nous sommes arrivés à Majorque. Nous allons en profiter pour nous occuper du bateau et réparer le lave vaisselle, le frigo et plusieurs petites choses mais rien de grave.

Nous sommes partis d’Arcachon il y a maintenant 54 jours. 54 jours que nous avons quitté nos habitudes acquises pendant plus de 35 et 50 ans. Que nous ne nous levons plus le matin pour foncer sous la douche, avaler un café toujours trop chaud  et enfiler un vêtement conforme au dress code du milieu professionnel, subir les bouchons du matin… 54 jours que nous n’avons plus de bureau, plus de positionnement social ni pro. 54 jours que nous avons quitté notre famille, nos amis même si les moyens modernes de communication nous permettent de garder le contact au quotidien.

Cela ne nous manque t’il pas ?

Hormis l’envie de profiter un peu plus de sa famille et de ses amis, tout le reste a été très vite remplacé par notre nouvelle vie de nomades qui étonnamment remplit totalement nos journées entre navigation, entretien, ménage mais aussi visites, gastronomie, balades à terre, rencontres … Nous n’avons plus de lundi, vendredi ni dimanche nous avons parfois du mal à nous situer dans le temps. Il y a aussi les petits coups de stress quand on arrive sur un nouveau mouillage de nuit par mauvais temps ou quand il faut réussir une manœuvre de port et que le vent ne veut pas nous aider…

Bref d’avoir quitté notre vie de terriens ne nous manque pas beaucoup, mais revenons à notre journal de bord.   

Samedi 12 septembre, nous nous levons le matin, toujours sous un beau soleil, après une nuit légèrement perturbée par le roulis du bateau. Mercedes part découvrir les recoins de la cala de port Miquel en paddle jusqu’à la plage Benirras.

Nous faisons toujours du cabotage de cala en cala. La cala San Miquel est au nord de l’ile. Puis nous repartons vers la cala voisine, cala Xarraca.

Aprés avoir débarqué nous prenons un taxi pour aller visiter le village de San Joan, qui est le chef lieu de la région nord de l’île et y tester son restaurant « El Giri Café». Le village parait être inhabité, mais c’est déjà samedi soir, le restaurant vaut le détour et il semble que la ville s’anime le dimanche avec le marché.

Dimanche 13 septembre, il est midi, nous repartons vers cala Portinaxt, beaucoup plus fréquentée que Xarraca mais moins sauvage aussi. Elle se divise en deux petites criques dont une (la plus petite) est superbe mais envahie de petits bateaux locaux qui nous obligent à zigzaguer pour tenter d’en découvrir le fond. Un petit hôtel éclectique « Los Enamorados » est construit en bordure de l’eau. Il donne envie d’y revenir.  

Nous mettons ensuite le cap vers la cala Sant Vicent (à une heure de navigation seulement). C’est une petite baie plus abritée de la houle de Sud Est que les précédentes, dotée d’une longue plage de sable blond bordée d’hôtels et d’habitations de vacances.

Nous y mouillons notre ancre. Après la baignade nous déjeunons à bord quand une petite barque à rames s’approche du bateau. Le marin se lève et nous dit : »Vous ne vous rappelez pas de moi? »  Quelle surprise de découvrir sous une barbe touffue et les cheveux en bataille, Javier (TOFU pour les intimes). C’était un équipier du First 40.7 YEMAYA de Santander. Nous l’avions embarqué à bord de Beelzebuth4, à l’issue de la coupe du Prince des Asturies en 2010 pour courir la régate El Gaitero. Nous l’avions revu à Palma de Majorque en 2017, il préparait un grand classique de 130ft sur lequel il était embarqué comme mécano pour effectuer un tour du monde. Nous l’avons invité à bord et il nous a raconté son périple.

Lundi 14 septembre, nous mouillons pour l’après midi à l’ile TAGOMAGO, ile privée actuellement en vente pour la modique somme de 150 M€. Le soir nous dinons avec Tofu et son amie Anna qui nous rejoignent à bord avec deux magnifiques dorades dans l’anse Es Pou Des Lleo (très belles mais beaucoup de roches très près du bateau). Après diner nous repartons dormir à l’ile.

Mardi 15 septembre, au lever un pneumatique de surveillance des herbiers de posidonie s’approche pour nous signifier que nous avons dormi dans une zone où le mouillage est interdit pour ne pas détruire cette herbe si chère à la méditerranée. Nous évitons de justesse le PV. Nous levons l’ancre sans tarder et nous repartons, mais toutes les calas de ce coté (Est) de l’ile sont ouvertes à la houle de Sud Est rendant  les mouillages inconfortables. Nous déjeunons cala Llenya puis repartons pour Santa Eularia. A l’arrivée et face aux 257€ demandés par la marina pour y passer une nuit, nous mouillons devant la plage. L’endroit est « rouleur » mais MR semble mieux se comporter que les autres voiliers qui dansent allègrement. Nous descendons et nous décidons de louer une voiture pour visiter l’ile. Le soir même nous partons au marché hippie «Las Dalias » et dinons dans une finca. Nous rentrons à Santa Eularia vers 00H30 et toute la ville est déjà endormie. Nous sommes loin de la vie tumultueuse d’Ibiza.

Mercredi 16 Septembre, départ pour une journée de visite de l’île. Nous commençons par la vieille ville d’Eivissa (Dalt Vila), toute en hauteur nous peinons quelque peu lors de l’ascension (jusqu’à la Cathedral) sous un soleil de plomb. En haut le paysage est remarquable.

Sur le chemin du retour, après la sangria pour se rafraîchir au Bar Ca’n Raio (propriété d’un argentin), au pied de la forteresse nous déjeunons avec des tapas au restaurant “La Brasa” (toujours recommandé par Séverine). C’est bon et pour un prix très raisonnable.

Dans l’après-midi nous partons pour Gertrudis très joli petit village pittoresque sur les terres des hippies et on profite de passer par le classique Bar Costa (réputé pour la charcuterie).

Jeudi 17 septembre, le temps est maussade, après un passage au supermarché local « Mercadona » pour parfaire l’approvisionnement de MR, nous décidons d’aller prendre quelques tapas au bar Anita à Sant Carles de Peralta. Après une courte attente d’une table nous dégustons des boquerones, du poulpe et des chipirons qui étaient délicieux. Nous avons même acheté une ration de chipirons supplémentaire pour manger au bateau.

Dans l’après midi nous repartons vers Portinaxt et là nous décidons d’aller prendre un café et une glace au bar restaurant de l’hôtel «Los Enamorados». La cala est calme et superbe depuis la terrasse de l’hôtel.

Los Enamorados Hotel (Portinaxt)

Nous avons ensuite dit au revoir à Javi, Anna et Joselin (la mascotte). Il semblerait qu’à une certaine époque, il était à la mode à Ibiza, d’avoir des cochons comme animal de compagnie!

Le soir nous préparons le bateau pour la navigation de demain.

Vendredi 18 septembre, le moment de quitter Ibiza est arrivé. A 8H30 nous mettons en route en direction de Majorque. Le temps est mitigé et quelques averses viennent saluer notre départ. Windy nous avait prévus du Sud-Est plutôt soutenu mais le vent n’est pas vraiment au rendez-vous. C’est au moteur que nous passons la matinée. Les lignes sont à l’eau et là aussi les poissons ne semblent pas s’intéresser à nos leurres.  A 13H le vent commence à se lever. Enfin nous déroulons, coupons le moteur et filons à 6kts puis 7kts et à 8kts une heure plus tard. L’heure de la sieste est arrivée. C’est Mercedes qui me réveille, deux lignes sur les trois ont déclenché. Alerte rouge à bord : un sceau, le bac à poissons, un couteau !!! C’est ainsi que nous remontons 2 superbes coryphènes (et à la taille légale).

A suivre Majorque.