*Oct 2020 « Les Voiles de St Tropez »
2020-10-13Nous revoilà après une semaine passée à Saint Tropez pour courir la régate ‘Les Voiles de Saint Tropez’. C’est la grande classique qui clôture la saison de régates en Méditerranée.
Elle réunit habituellement un nombre impressionnant de bateaux de tradition comme modernes allant du 30 pieds au maxi de plus de 100 pieds. Nous rêvions depuis longtemps de participer à cette régate tout comme à la Copa del Rey de Palma de Majorque. Cette année, en profitant de notre présence en Méditerranée, nous l’avons proposée à notre ami Richard de chez AGL Marine (qui nous fournit notre antifouling depuis de nombreuses années), il a tout de suite accepté et nous avons ainsi lancé l’organisation. C’est habituellement une grande semaine de fêtes et de régates acharnées. Cette année la flotte a été découpée en deux pour des raisons de respect des consignes de distanciation (COVID oblige).
Les MAXIS et TRADITIONS ont couru la semaine suivant celle des autres flottes. Nous y avons donc participé en deuxième semaine. Inutile de dire à quel point le rêve a envahit tous les esprits devant ces voiliers gigantesques et majestueux ayant tous l’air de sortir du chantier (Nous n’avons pas regretté d’avoir nettoyé le pont de MR avant d’arriver). Mais les mesures de quarantaine présentes un peu partout ont dissuadé nombre de bateaux de se rendre à ce RDV mythique.
Sur MR BEELZEBUTH l’équipage était constitué de Clément qui nous a rejoint pour notre plus grand plaisir ainsi que de Eva et Gofer de Gijon qui ont pris une semaine de congés pour l’occasion.
Le reste de l’équipage a été constitué par AGL. Nous avons formé une équipe qui a très bien fonctionné pendant toute la semaine. Nous avons même fait l’objet (notre tacticien Philippe MONNET et notre patron Richard BEDERE) d’une interview exclusive de la part de l’équipe COM de la course.
Dans notre classe nous n’étions plus que 6 bateaux inscrits. Cela ne nous a pas empêché de nous battre sur le plan d’eau contre deux autres Bordeaux 60 aussi motivés que nous.
Pour quatre régates prévues seules trois ont été courues en raison d’une météo assez capricieuse et un vent parfois violent.
Bref après ces trois manches, un spi éventré, un génois déchiré (tous deux déjà réparés) et deux pénalisations dues à une mauvaise utilisation de Whatsapp par le patron les trois Bordeaux 60 finissent aux trois premières places de la classe et MR BEELZEBUTH sauve une seconde place de justesse devant NINA et derrière CRIOLLOS.
Cette semaine de courses et de fêtes avec un équipage a été la première fois que nous sortions de notre condition de vagabonds solitaires et nous en avons bien profité.
Depuis vendredi nous avons un nouveau voisin le Solaris 111, il est gigantesque et de toute beauté. C’est un dessin de Javier Soto Aceval (architecte argentin avec lequel Mercedes a eu la chance de naviguer sur Foxtrot).
La semaine s’est achevée samedi par les dernières petites réparations sur MR et la préparation au départ pour notre prochaine étape: La CORSE.
Le samedi 10 Octobre vers 10h30 Clément nous quitte, ses copains de NINA qui rentrent sur Bordeaux sont là pour le ramener auprès de sa famille. Avec GOFER et EVA nous passons la matinée à changer les réas des renvois à plat pont qui ont beaucoup souffert durant le premier jour de course. Plus tard, c’est à leur tour de nous quitter pour rentrer à Gijon. Ces séparations sont toujours, pour nous des moments émouvants.
MR retrouve sa configuration habituelle avec pour seul équipage MER et RICHARD. Nous le préparons pour le départ, car passer une nuit supplémentaire à Saint Trop nous coûterait quand même 400€.
Nous bénéficions d’une fenêtre Météo étroite mais bien réelle alors à 17H nous filons déjà vers Calvi, sous grand voile seule à 8kts au portant sur une mer plate. Puis en début de nuit la houle commence à se faire sentir surtout quand le vent mollit, mais progressons toujours à la voile. En fin de nuit, la houle grossit encore, le vent tourne au sud-sud-ouest et commence à forcir. MR est bien lancé mais pour une raison d’allure plus facile à tenir nous changeons notre destination de CALVI pour SAINT FLORENT un peu plus au nord.
Le dimanche 11 octobre le vent forcit de plus en plus nous filions déjà à presque 10kts avec un ris dans la GV et sous trinquette. Nous accélérons encore sous l’effet des vagues qui sont déjà très hautes et courtes.
Il est 8h nous sommes encore à 30 milles nautiques de Saint Florent et le pilote ne tient plus le bateau. Richard repend la barre dans des conditions musclées mais encore acceptables. Le vent monte encore pour s’établir à plus de 25kts avec rafales à 30kts, le bateau surfe sur les vagues, Richard enregistre le records du bateau à 18kts lors d’un surf interminable. Décidément cette mer est bien différente de notre Atlantique.
Enfin après 2h de route nous entrons dans la baie de Saint Florent et là plus de vent, plus de mer, plus RIEN. La séance de musculation du barreur est terminée et le pilote reprend ses droits.
Arrivés au port, la capitainerie est fermée le dimanche nous passerons donc la nuit au mouillage dans la baie.